XXIème siècle : humanisme ou barbarie ?
Si le siècle qui s’achève a vu coexister la barbarie la plus extrême avec la plus grande modernité, les inventions scientifiques et technologiques ont permis parfois à la barbarie des performances impossibles sans elles.
Poser la question pour le XXIème siècle, c’est craindre que l’histoire ne bégaie comme elle l’a fait ces dernières années, multipliant génocides et massacres ; mais il est d’autres signes inquiétants qui peuvent faire craindre de nouvelles formes de barbarie conjuguées à encore plus d’avancées scientifiques.
Ainsi, se mettent en place discrètement, certains aspects du « meilleur des mondes », cela en faveur des plus performants, des possédants, des privilégiés de naissance, protégés par des murailles, des milices et des gadgets électroniques tandis que la foule des « empêchés de vivre » serait, si nous n’y prenons garde, contrôlée comme seraient contrôlés nos sentiments, nos émotions, jusqu’à nous dénaturer, nous déshumaniser enfin.
Ces questions que nous posons en tant « qu’êtres humains parmi les autres », nous voulons nous les imposer aussi en tant que « questionnement d’artistes » sachant par ailleurs que la barbarie, sous quelque aspect qu’elle se présente, élimine prioritairement les faibles, les marginaux, ceux qu’elle définit comme non conformes et dont certains parmi nous pensent faire partie, ou pour le moins se sentent solidaires.
C’est dire qu’il s’agit à la fois d’une aventure picturale esthétique, mais aussi d’une prise de position en faveur de l’humanisme que nous espérons ardemment pour ce nouveau millénaire. Adek 1999
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D’abord une interrogation…
Puis au bout du pinceau la tentative
de maîtriser en soi le barbare,
être le lieu de confrontation,
barbare autant qu’humain,
avec, lancinante,
la peur d’oublier que l’autre est une part de soi.
Tenir à distance les laissés pour compte,
les ignorer
pour mieux se lover dans le cocon aseptisé
fait à nos nouvelles mesures,
nos mutations en cours, nos mutations prochaines,
qui feront de nous,
si nous n’y prenons garde,
les nouveaux barbares.
Adek |